En novembre 2021, à la suite du rapport de la Ciase, naissait l’Instance nationale de reconnaissance et de réparation pour les personnes victimes de violences sexuelles au sein de l’Eglise, quand elles étaient mineures.
Deux années sont passées et c’est aujourd’hui plus de 30 personnes disponibles pour accueillir, écouter, reconnaître et contribuer à la réparation des personnes qui le souhaitent.
En 2023, l’inirr a encore adapté son fonctionnement pour répondre de manière toujours plus ajustée aux attentes et besoins des personnes victimes. La création de deux nouveaux pôles au sein de l’instance consacrés l’un au psycho-trauma et l’autre aux démarches restauratives, traduit cette volonté.
Le premier rapport annuel présentait la démarche proposée et le fonctionnement de l’instance. Cette année, le rapport d’activité insiste ainsi sur les concepts qui sous-tendent la démarche. Il permet d’approfondir la connaissance des conséquences des violences sexuelles et d’identifier des démarches répondant à la demande d’apaisement des personnes victimes. C’est le cœur du travail de l’inirr et donc de ce second rapport.
Depuis un an, près de 30 femmes et hommes, dont 15 référents, salariés et bénévoles, œuvrent à l’accompagnement des personnes victimes de pédocriminalité au sein de l’Église quand elles étaient mineures.
Continuer à faire connaître l’instance
C’est aussi une opportunité de continuer à faire connaître l’instance et l’esprit de la démarche inédite qu’elle propose aux personnes victimes.
Ce que fait l’inirr, c’est proposer aux personnes qui s’adressent à elle une qualité d’écoute. Cette qualité est garantie par le professionnalisme des personnes qui composent l’instance et dont l’engagement est résolument au côté des personnes victimes.
L’apaisement, la gratitude dont témoignent la très grande majorité des personnes qui sont allées au terme la démarche à l’inirr vient aussi de la gratuité de l’écoute proposée par l’inirr. Par elle, l’Eglise reconnait ses manquements et sa dette.
Ainsi, faire connaître l’instance c’est s’assurer que toutes les personnes qui le souhaitent, savent comment s’adresser à elle.
Approfondir de nouveaux concepts
Les démarches restauratives
Dès le démarrage de l’inirr, il est apparu essentiel que la réponse apportée à la demande de réparation ne comporte pas seulement un volet financier. Ce sont les réparations non-financières, que nous appelons « démarches restauratives ».
Cette intuition n’a fait que se confirmer au fil des accompagnements puisque l’année 2023 a été marquée par un fort essor avec 187 démarches restauratives validées par le collège.
Ce qui est significatif, c’est que la démarche restaurative est décidée et choisie par la personne victime elle-même. A la différence de la contribution financière qui est fixée par le collège.
Le psycho-trauma
Prendre en compte le psycho-trauma au regard des avancées des connaissances scientifiques dans ce domaine était une évidence pour bien accompagner les personnes, même dans une démarche aussi inédite et hybride. De nombreuses personnes souffrent, parfois même sans le savoir, de traumatismes complexes. Clarifier ces dimensions d’accompagnement du trauma est important pour les personnes victimes, pour sécuriser la démarche de l’inirr mais aussi pour sensibiliser toute la société et l’Eglise qui a souhaité la reconnaissance et la réparation.
Une contribution au débat public
La lettre de mission qui a été confiée à la Présidente de l’inirr exige de cette dernière qu’elle présente chaque année un rapport d’activité rendu public. Ce rapport a donc vocation à s’adresser à la société tout entière.
Par cette démarche, l’inirr s’inscrit dans un contexte global de libération de la parole des victimes de violences sexuelles dans l’enfance, contribue à une meilleure connaissance de leurs conséquences et participe à la construction de réponses quand plus aucune n’est possible du côté de la Justice, qui demeure pourtant la meilleure des réponses.
L’inirr se positionne alors comme un acteur du débat public autour des violences sexuelles commises à l’encontre des mineurs. Elle porte la parole des personnes victimes et propose ainsi une réponse face à leur difficulté de se faire entendre.
Les chiffres-clés de l’inirr en 2023
1399 personnes victimes se sont adressées à l’inirr | 868 personnes accompagnées par un référent |
61 ans : âge moyen des personnes victimes | 17 référents de situations |
66% des personnes victimes sont des hommes / 34% sont des femmes | 571 décisions rendues par le collège |