Le Père fit Die et la lumière jaillira
Il s’agissait de faire
La lumière sur l’homme
Qui comme tous ces autres hommes
Assombrissent
Assombrirent
Nos vies,
Les brisant
Non, nous n’étions pas que des anges
De chair et d’os.
Ils provoquèrent notre chute
En enfer
Sombrant dans le néant
Évidant nos vies,
Nos vies évidées
Il fallut du temps pour se reconstruire
Bien plus qu’une flèche de cathédrale,
À rebâtir.
Les mots trottent dans la tête
Verbes incarnés au plus profond
Les maux finissent par jaillir au grand jour
Malgré nos bouches cousues
Comme des émaux
Qui petit à petit
À la lueur du jour
D’une étincelle
D’une flamme
Ravivent la mémoire
Énigmatique.
Une paire de chandeliers
Une bougie
Un lieu
Et voilà cette ombre
Qui apparaît
Planant sur la façade
Comme un aigle noir
Muette, transie, fragile, innocente.
Il ne s’agissait pas de souiller
Encore plus ce qu’ils ont trahi,
Violé, floué,
Des pierres millénaires
Érigées de mains d’hommes
Qui fondent l’Église.
Pas de tag, pas de graff
Ni de souillures supplémentaires,
Un simple trait
Transparent projeté
Sur la façade suffit
Rappelant ce petit enfant qui pleure
Au sanctuaire de Lourdes
Encore et en corps
En chacun de nous
Au sortir de la nuit.
Il y eut un jour,
Il y eut une nuit.
Il y eut un soir
Il y eut un matin
Nous voici au solstice de l’hiver,
Un enfant va naître
Un enfant va renaître.
Un seul rapport a suffi
Pour les sauver.
Plus rien ne pourra les faire taire
Terre
Ils ont rallié le ciel
Recousu le lien
Par la parole
Et par les cris
L’écrit
Des mots gelés
Des mots congelés
Dans une chambre froide
Les mots qui fondent
En larmes
Sous la chaleur
De votre écoute.