Témoignage de Julien C

J’ai été victime de d’emprise de 1991, alors que j’avais 17 ans, jusqu’à 2000 de la part d’un homme que j’ai rencontré alors qu’il dirigeait mon stage BAFA. Il m’a ensuite proposé de nombreuses activités dans l’animation, et a constitué un groupe de réflexion de jeunes autour de lui, et c’est dans ce cadre que son emprise sur moi a été très forte. C’est aussi en s’appuyant sur ce groupe de jeunes qu’il a pu recueillir les témoignages qui ont convaincu l’évêque du diocèse de l’ordonner. Son emprise a été telle qu’il m’a imposé d’avoir des relations sexuelles avec lui pendant de nombreuses années.

J’ai déposé plainte en 2000, qui a été classée sans suite par le procureur de la République en 2002.

Cette histoire a eu des conséquences importantes sur ma vie, traînant une honte et un manque de confiance en moi jusqu’à aujourd’hui. Je me suis marié en 2002, et avec ma femme nous avons eu 4 enfants. Ces abus dont j’ai été victime ont eu et ont toujours des répercussions sur ma façon d’être, et cela m’empêche encore souvent d’être serein dans ma relation de couple. Ma femme et mes enfants en subissent donc toujours les conséquences aujourd’hui.

En novembre 2021, lorsque j’ai appris l’existence de l’INIRR, j‘ai attendu quelques mois avant de me décider à faire une demande de réparation. Ce fut un long processus d’accompagnement, à la fin duquel j’ai été reconnu victime.

Dans le cadre des démarches restauratives, j’ai sollicité un entretien avec l’évêque actuel du diocèse, et nous avons pu nous rencontrer en mars 2025, accompagné par un membre de l’INIRR.

L’évêque nous a accueillis, avec devant lui le dossier d’archives concernant mon agresseur qui mesurait près de 10 cm d’épaisseur, et nous avons pris le temps de les parcourir en toute transparence de sa part. J’ai alors appris toutes les démarches que cet évêque avait faites à ce sujet, notamment auprès des instances judiciaires, et du Vatican. J’ai appris que mon agresseur, après ma plainte classée sans suite, avait été condamné pour de nouveaux faits à de la prison ferme et une amende conséquente et qu’il a été renvoyé de l’état clérical quelques années plus tard, suite aux démarches réalisées par l’évêque. Cette démarche d’ouverture des archives m’a conforté d’un réel désir de vérité de la part de l’évêque qui avait hérité d’une situation liée à des décisions prises par ses prédécesseurs.

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